Enfantines pensées

Cet article a été publié le par picturaldream.

Catégorie : Conte

C'est l'histoire d'un petit garçon qui, grâce à une fée, peut voir trois souhaits se réaliser...
Comme il aime surtout les jours sans école,avec les parents...
Ou bien c'est l'histoire de la narratrice qui avait envie d'un peu plus de temps à passer dans son jardin, d'un peu de solitude, d'éloignement social...

Les trois souhaits
Un matin de printemps, un petit garçon, qui avait environ huit ans, attendait, à l’arrière de la voiture de son papa, que celui-ci revienne. Il s’était garé sur le parking du boulanger et avait promis à son fils un croissant. L’enfant était un peu boudeur, il n’avait aucune envie d’aller à l’école car son petit frère, légèrement fiévreux, était resté à la maison. Pourtant il n’avait pas l’air tellement malade, il lui avait tiré la langue au moment où il ouvrait la porte pour partir. Il regardait la télévision dans le canapé, enfoui sous sa couette. C’était ‘’pas juste’’, c’est sûr qu’il faisait semblant.

Il était plongé dans ses pensées bougonnes et ne vit pas approcher la drôle de dame. Il sursauta quand elle tapa doucement sur la vitre de la porte arrière de la voiture. Elle était jolie, un peu étrange, avec une longue robe fleurie verte et rose et des étoiles dorées qui attachaient ses longs cheveux en de multiples nattes. Elle se pencha vers lui et lui demanda d’ouvrir un peu la vitre. D’abord il ne voulut pas, c’était interdit de parler à des gens qu’il ne connaissait pas, il pouvait être kidnappé, on pouvait lui offrir un bonbon empoisonné, ou toute autre chose dont il n’avait même pas idée. Papa était formel là- dessus. On ne parle pas à des inconnus.
Elle ouvrit une besace qu’elle portait à l’épaule, et il suivit son geste des yeux. Elle en sortit un petit bâtonnet d’environ quinze centimètres, qui se terminait par une sorte de boule un peu dorée, en regardant mieux, il trouva que ça avait la forme d’une minuscule étoile, et il lui sembla que ça clignotait doucement.
Elle se pencha vers la vitre, et chuchota, en articulant doucement pour qu’il comprenne.

« Je suis une fée. Je veux t’offrir cette baguette magique. Elle te permettra de réaliser trois souhaits »
« Pourquoi moi ? », dit-il. Ses yeux étaient déjà tout brillants d’excitation.
« J’ai vu que tu étais un garçon très gentil et serviable, et plein d’imagination, et puis tu semblais un peu triste ce matin, et moi j’aime voir les petits enfants sourire ».
Alors il entrebâilla la vitre et elle fit glisser le bâton de bois vers sa main entrouverte. Il l’attrapa lentement, sans bien croire ce que cette dame étrange lui avait dit. La baguette était très légère, un peu chaude, comme une sucette que l’on a tenue longtemps dans la paume de la main.
« Cache la dans ton cartable, elle est à toi maintenant. Fais-en un bon usage »
Elle s’éloigna à reculons, et il ne douta plus que c’était une fée parce qu’elle diminuait, diminuait, tout en lui envoyant des baisers de la main. Elle n’était plus qu’une petite feuille qui frôlait le sol, puis elle s’envola, poussée par la brise matinale.

Juste à cet instant son père sortit de la boulangerie, et, remontant en voiture, lui tendit son pain au chocolat.
« Allons bon, je suis en retard, range ton petit pain dans ton cartable et puis ferme cette vitre, on n’est qu’au début du printemps, tu vas prendre froid ! »
Ce jour-là ne fut pas un bon jour. La maîtresse n’était pas de bonne humeur. Son meilleur copain fut puni parce qu’il avait fait un doigt d’honneur à Matteo qui ricanait. Il s’était moqué d’eux quand la maîtresse avait dit :
« Matteo et Claus, cinq fautes à la dictée, vous connaissez le tarif ; ce sera à copier cinq fois pour demain ».
Il passa la récréation tout seul contre un arbre. Ses copains croyaient qu’il boudait. En fait, il réfléchissait à l’étrange objet qu’il avait dans son cartable. Était- ce une blague ? avait-il vu une vraie fée ? est -ce que la baguette était vraiment magique ? Il avait huit ans et demi, on ne lui faisait pas croire n’importe quoi, pas comme son bébé de frère qui croyait encore-un peu- au père Noël.
Il ressentit une bouffée d’envie pour celui-ci, qui devait être tranquillement installé dans le canapé, en train de jouer à « F N ». Peut-être même avec sa console, parce qu’il égarait toujours la sienne.

La sonnette retentit et il fallut rentrer en classe. Il dut réciter sa poésie. Il l’avait bien apprise et il avait su la réciter hier soir, mais maintenant, totalement préoccupé par les paroles de la fée, il oublia plusieurs phrases entières, et la maîtresse se moqua de lui, ce qui fit rire ses camarades.
Il retourna à sa place rouge de honte et de colère, et en ouvrant son cartable pour noter la deuxième punition de la matinée, il toucha doucement le petit bâton avec l’étoile au bout.
« Ha, je voudrais bien rentrer chez moi et rester toute ma vie dans ma maison, je pourrai jouer la journée entière à FN avec mon frère, et cette maitresse et les copains ne m’embêteraient plus. Je serai bien tranquille ! ».

Tout à coup, il s’aperçut que son cahier rentrait tout seul dans son cartable, que celui-ci se refermait et que lui-même devenait transparent. Il ressentit un étourdissement, comme s’il sombrait dans un sommeil irrépressible.
Soudain il ouvrit les yeux. La sensation de vertige avait disparue. Il était assis dans son canapé, à côté de son frère qui s’était endormi sous la couette.
Un sentiment de joie l’envahit. Pourtant, il restait encore incrédule. Était-il en train de rêver ?
Il avait encore son cartable à la main, il l’ouvrit et vit la baguette. Il n’avait donc pas rêvé.

« Super, ça marche, cria-t-il, on va pouvoir jouer toute la journée ».
Son frère, soudain réveillé, grommela :
« Qu’est- ce que tu fais là, l’école est déjà finie ? »
Alors, parce que c’était son frère et qu’au fond, il était aussi son meilleur ami, il lui confia son secret. Bien sûr, celui- ci, qui avait six ans et ne doutait pas que les histoires merveilleuses puissent exister, demanda juste à voir cette fameuse baguette, soi-disant si jolie avec sa lumière orangée au bout.
Tout en la tenant avec délicatesse par le bâton, il dit à son frère:
« Laisse -moi la tenir un peu tout seul »
« Non, c’est à moi que la fée l’a donné, c’est moi qui aie le pouvoir ! »
« Oui, mais moi aussi je voudrais bien rester tout le temps dans la maison, tous les jours, et toutes les nuits, et avec les parents aussi, comme quand c’est dimanche »
Claus réfléchit mais continuait de tenir fermement la baguette, elle était à lui après tout. Cependant, il pensa que tout seul il risquait de s’ennuyer, et que les dimanches, il adorait faire la grasse matinée dans le lit des parents, trainer en pyjama, et se régaler du petit déjeuner en famille, sans se dépêcher. Ses parents aussi disaient tout le temps :

« Vivement dimanche »
Ou bien :
« C’est encore loin dimanche !
Ou alors :
« Ah, bientôt dimanche,
Et aussi :
« Ouf, c’est dimanche ! »

Alors il dit, en articulant chaque syllabe, et d’une voix impérieuse :
« Oui, je souhaite que mon frère et mes parents restent tous les jours et toutes les nuits à la maison. »
A la seconde même, la porte d’entrée s’ouvrit et les deux parents entrèrent. Ils avaient chacun deux sacs de courses remplis de provisions, et ils retournèrent à la voiture en chercher trois autres encore.
Ils furent fort occupés à tout ranger, ils se disaient des choses que les enfants n’écoutaient pas, car ils venaient de commencer une partie en ligne l’un contre l’autre. Le chien voulait sortir, il aboya et papa lui ouvrit la porte du jardin. La partie continua jusqu’au moment où maman cria :

Ça fait trois fois que je vous demande de venir à table.
« Qu’est -ce qu’on mange, » demanda Claus.
« De la pizza ! »
Ils se levèrent sans lâcher leur console, et vinrent s’assoir à table. Ils tenaient leur part de pizza d’une main et regardaient chacun leur écran. Ils ne s’aperçurent pas que les parents ne disaient rien. C’est Athan qui dit au bout d’un moment :
« On joue à table et vous ne dites rien ? »
Le père se tourna vers lui, finit de manger la portion qu’il tenait en main, s’étira, et répondit :
« On joue ensemble ? »
La mère les regarda avec tendresse et dit :
Moi, je vais m’allonger et regarder une série. On fera la vaisselle demain »

Ils s’endormirent là, dans le salon, tout habillés. Dans les mains d’Athann il y avait encore un morceau de banane et des miettes de gâteau sur les lèvres de Claus. Maman avait retiré une seule chaussure, l’autre était sur le canapé, encore à moitié enfilée sur son pied. Papa, lui, était resté entre les deux enfants mais sa tête reposait sur le dossier du canapé. Il souriait dans son sommeil.
C’est le chien qui les réveilla en aboyant, alors ils ouvrirent la porte du jardin, lui donnèrent des croquettes, s’aperçurent qu’eux aussi avaient faim.

Une journée se passa, puis une autre, ils avaient faim, puis plus faim. Ils avaient soif, puis sommeil, mais toujours ils jouaient à FN. Le matin, ils jouaient ensemble, quelquefois, ils jouaient seuls, parfois ils se brouillaient, alors ils jouaient en ligne avec les copains. Etrangement, les copains étaient presque toujours disponibles. Papa aussi jouait, à un autre jeu. Maman faisait quelquefois à manger, parfois c’était papa, ils ne faisaient pas très attention parce que leurs yeux étaient rivés sur leur console.

Ainsi de nombreux jours passèrent. Quand il n’y eut plus rien à manger de ce qu’ils aimaient, maman passa une commande et un livreur vint leur déposer des croquettes pour le chien, des boissons et du fromage, et des pâtes, et des pizzas.
Et puis un matin, en se levant du canapé, papa buta dans le cartable de Claus, qui s’ouvrit. La jolie baguette avec sa petite étoile lumineuse roula sur le tapis jonché de miettes et de papiers d’emballage.
« Qu’est -ce que c’est ? »
« Eh, c’est à moi, on me l’a donné » répliqua Clauss en voulant la ramasser.
Quand il se redressa, il eut le sentiment qu’il était tout mou, comme si ses jambes n’étaient pas assez solides pour son corps, et que sa tête avait voulu l’entraîner vers le sol. C’était désagréable !
« Qui te l’a donné, quand est ce qu’on a pu te donner ça, cela fait des jours que l’on n’est pas sorti, tu ne dois pas mentir, Claus, tu le sais, je n’aime pas ça ! »

Claus leva la tête vers son père pour lui jurer qu’il disait la vérité, qu’on ne le croyait jamais, que ce n’était pas juste, et c’est alors qu’il remarqua les cheveux longs de celui-ci. Jamais son père n’avait eu ces cheveux -là, qui faisaient des sortes de ficelles blondes au -dessus de ses sourcils. Et puis il vit qu’il avait les yeux un peu rouges, comme quand il avait travaillé de nuit, et qu’il était rentré dans le froid sur son scooter. Il disait alors que c’était le vent, et le besoin de dormir, et qu’après ça irait mieux. Mais là, il était à la maison, au chaud, et il avait joué avec eux, ou bien il les avait regardés, ou bien il avait fait des choses dans la maison, mais il n’aurait pas su dire lesquelles, car lui n’avait presque jamais quitté des yeux sa console.
Intrigué, il échangea un regard avec son frère, et il vit que celui-ci aussi avait des cheveux bien plus longs que ce qu’il aimait d’habitude. Il le trouva très pale, un peu bizarre avec son pyjama qui lui arrivait aux mollets, et les manches qui atteignaient à peine ses coudes. En plus, il avait l’air serré dedans comme une saucisse.

« Eh, tu ressembles à une saucisse, à un boudin blanc ! »
Athann n’avait pas sa langue dans sa poche et la réplique ne tarda pas :
« Tu t’es vu, espèce d’endive, en plus tu es puant ! et regarde tes doigts, ils sont crochus, et ton pouce, il est tout gonflé ! »
Effectivement, il n’avait pas réussi à prendre la baguette car ses doigts étaient engourdis, tout raides comme du bois.
Il ressentit quelque chose qu’il avait déjà connu quand il avait voulu monter sur un très très haut manège. C’était comme une bête qui monte dans l’estomac, et qui nous brûle dans les oreilles, le cou, le ventre, jusqu’au moment où on crie, et après on redescend du manège avec les jambes flageolantes.
« Maman, je crois que je vais vomir » cria-t-il.
Maman était au bout de la maison, dans la véranda, et elle n’entendit pas. Il l’aperçut qui parlait au téléphone. Il voyait mal, mais il lui semblait qu’elle aussi était bizarre. Ses cheveux étaient gris au lieu d’être noirs, elle avait mis le pantalon de jogging rose, celui que papa n’aimait pas, il disait pour blaguer qu’elle ressemblait à un chamallow. Mais là, ce n’était pas drôle, parce qu’elle était assise dans le petit fauteuil d’Athann , et on aurait vraiment dit un chamallow.

Il se sentit triste et se demanda pourquoi, puisqu’il pouvait encore jouer, toute la journée, et toute la nuit s’il voulait.
Maman appela papa qui oublia la baguette toujours sur le tapis. Il partit la rejoindre, et il parla lui aussi au téléphone. Puis, ils parlèrent ensemble, et le téléphone sonna encore plusieurs fois. Il rangea la baguette dans le cartable, mais ni lui ni son frère ne reprirent leur jeu.
Ils regardaient les parents, quelque chose se passait, une chose pas normale, mais d’ailleurs eux aussi se sentaient étranges, pas vraiment malades mais un peu nauséeux, avec un léger mal de tête, une sorte de brouillard à l’intérieur d’eux-mêmes.

« On dirait que j’ai trop mangé » dit Athann.
Ils se hissa hors du canapé, et se dirigea vers la véranda. Claus le suivit. Il avait envie d’un câlin, ou d’un bisou, il ne savait pas trop, peut-être de jouer avec le chien.
Dans la véranda ils virent que maman pleurait. Papa avait mis son bras autour de son épaule.
« Qu’est ce qui se passe, pourquoi tu pleures maman ? dis- moi, je veux savoir, je ne comprends rien à ce qui se passe ! »
Papa les regarda avec un petit sourire triste :
« Papi est à l’hôpital, il a eu un malaise, sans doute qu’il va devoir être opéré »
Maman se moucha, et puis elle ajouta :
« Ça n’est pas trop trop grave, je pleure juste parce qu’on ne peut pas aller le voir. »
Athann renchérit aussitôt :
« Moi aussi je voudrais bien aller le voir, il va s’ennuyer sans nous, et moi je m’ennuie déjà de lui »
Claus renchérit :
« Moi aussi je voudrais bien… »

Mais il ne continua pas sa phrase parce qu’il avait soudain pensé à son souhait de rester à la maison, avec ses parents. C’était il y longtemps, où c’était hier, ou c’était dans un rêve, il ne savait plus trop.
Il se sentit devenir rouge, et son cœur de mit à battre très fort. Peut-être qu’il n’avait pas rêvé, il allait pouvoir le vérifier tout de suite, et s’il n’avait pas rêvé, il avait le pouvoir de remettre les choses dans l’ordre, et alors maman allait s’arrêter de pleurer, et …
Il fit demi-tour et fonça vers son cartable. Les parents étaient toujours dans la véranda, ils essayaient de consoler son petit frère, qui répétait :
« Je voudrais bien faire un bisou à mon papi, et puis je voudrais bien jouer avec lui aux dames, il y a longtemps qu’on n’a pa s joué aux dames avec lui »
« On ne peut pas, c’est impossible de sortir de la maison, c’est interdit, c’est à cause de… »
Il n’entendit pas la suite parce qu’il avait vu la petite baguette au fond de son cartable. C’était donc vrai, il n’avait pas rêvé ! Il la prit délicatement dans la main, il se sentait un peu fébrile, comme quand on sait que l’on va faire quelque chose de très important, du genre réciter une longue poésie devant toute l’école, sur l’estrade, ou bien franchir le dernier palier pour gagner à « FN ».

« Je voudrais que tout le monde puisse sortir de sa maison, et que les parents et leurs enfants puissent revoir leurs papis et leurs mamies, et qu’on puisse jouer ensemble, et aller se baigner, et aller se promener avec le chien… et aller aussi à l’école, pour retrouver les copains, et revoir la maitresse… »
Il aurait bien continué à dire tout ce qui, tout à coup, lui manquait, mais les téléphones sonnèrent, celui de papa, et puis celui de maman.
« Oh, c’est vrai, super, c’est vrai, t’es sûre, génial, oh vraiment, je suis soulagée, à bientôt, gros bisous »
Papa disait :
« OK, c’est bon, oui, on arrive, oui, tout de suite ! »
Son frère les regardait. Il était muet, la bouche à demi ouverte, comme s’il ne savait plus s’il fallait rire ou pleurer. Lui, Claus, avait bien compris que son troisième souhait venait de se réaliser. Il glissa la baguette sous le canapé. Plus tard, il reviendrait la chercher, même si elle n’avait plus de pouvoir magique, ce serait un sacré souvenir !

Dans la journée, lavés, cheveux peignés et vêtements propres enfilés, ils partirent voir papi, qui était un peu fatigué mais les accueillit avec joie. Il devait encore se reposer, alors ils partirent faire un petit tour à la campagne avant de rentrer à la maison.


« J’écris cette histoire en imaginant que c’est un contact avec nos petits -enfants, et j’ose même m’imaginer que cela peut leur faire plaisir, les rendre impatients de connaître la suite, leur faire attendre le lendemain avec impatience.
Mais je me rends compte, tout à coup, que ce n’est pas ce qui est arrivé à Claus que je raconte, mais ce qui se trouve dans mon esprit, à moi.
Je m’explique :
C’est bien moi qui aie imaginé, rêvé même de vivre une période de confinement au cours de laquelle le temps serait consacré à des occupations avec le moins de déplacements possible, avec le plus de moments de méditation, de jardinage, de toutes ces activités qui ne nécessitent qu’un espace assez limité pour que notre regard, au lieu de chercher toujours autre chose, ailleurs, se concentre sur ce qui est là, tout près, en train de croitre, de surgir, de se transformer. C’est moi qui, sans connaître le mot de distanciation sociale, éprouve souvent ce désir de m’éloigner des conversations, des contacts, des gens. Oui, mais... suite à lire...un peu plus tard.


Une Oeuvre de C.Franck au hasard
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