Elles sortent de leur(s) réserve(s)


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Dans le prolongement de l’exposition Rosa Bonheur (1822-1899), l’hommage du musée aux artistes
femmes se poursuit à partir du 16 septembre 2022 dans la salle des Actualités.
Près de quatre-vingt dix artistes de la collection « sortent de leur(s) réserve(s) »
et vous invitent à un voyage dans l’histoire de l’art au féminin, du XVIe au XXIe siècle,
venant ainsi compléter les œuvres de femmes artistes déjà présentées au sein du parcours permanent.
La majorité de ces œuvres quittent pour la première fois
l’obscurité des réserves du musée où elles sont conservées pour un accrochage à la lumière des
cimaises d'une salle d’exposition.
Célèbres ou non, Bordelaises, Parisiennes ou étrangères, toutes donnent à voir, dans une mise
en scène particulière, inspirée de l’accrochage des réserves muséales, un témoignage de leur talent
qui s’est exercé dans différents médiums : peinture, dessin, estampe, miniature, photographie,
céramique, sculpture et tapisserie.
Des artistes femmes célèbres comme Mary Cassatt, Berthe Morisot - cofondatrice et star de
l’impressionnisme de son vivant - ou encore Marie Laurencin, sont ainsi présentées, aux côtés d'autres
artistes moins connues, voire méconnues, sans hiérarchisation en fonction de leur reconnaissance dans
l'histoire de l'art et de leur carrière. Il s'agit essentiellement d’œuvres des XIXe et XXe siècles, les
conditions de la pratique artistique pour les femmes peintres, leur accès à la formation et leur insertion
dans le milieu professionnel débutant réellement à partir des années 1780. En effet, jusqu'alors, les
peintres femmes étaient majoritairement issues de familles d’artistes ou d’artisans. La création puis la
multiplication de cours privés et d’ateliers féminins, qui vont devenir des lieux à la mode, permettant une
mixité sociale entre les jeunes filles de la bonne société et les plus modestes d'entre elles, marquent
toutefois un tournant décisif dans la professionnalisation des femmes peintres. L’Académie Julian,
ouverte à Paris en 1868, propose ainsi un cours libre réservé aux femmes où les hommes peuvent
poser (en caleçon) en tant que modèles en 1876, puis nus. Pour les jeunes femmes, cette Académie
constituait la seule alternative aux cours proposés par l'établissement public de l’École des Beaux-Arts
créée en 1796 mais dont l'entrée leur fut interdite jusqu'en 1897, sans qu'elles puissent toutefois accéder
aux ateliers et aux concours, ce qu'elles obtiendront en 1900 et 1903. Cependant, en dépit des
contraintes et des restrictions qui leurs étaient imposées, des femmes ont pu se former à la peinture et
à la pratique artistique au même titre que leurs homologues masculins.

La faible représentativité des artistes femmes dans l’histoire de l’art - longtemps cantonnées dans les
petits formats, les sujets gracieux et tendres, les genres mineurs : la miniature ou la peinture de fleurs…
- et par conséquent dans la collection du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, reflète cette situation.
Le catalogue collectif des inventaires des collections des musées de France nommé Joconde
mentionne un total de 511 979 notices pour près de 35 000 artistes, les femmes artistes étant au nombre
de 2 304, avec 20 575 œuvres. Elles représentent 6,6 % des artistes de cette base de données, avec
4 % du nombre d’œuvres. Ces pourcentages actuels très faibles n’en sont pas moins supérieurs aux
chiffres connus pour la seconde moitié du XIXe siècle, elles étaient alors 3.818, soit 1,74% des artistes
répertoriés...
Sur un total de 8 238 œuvres conservées par le musée des Beaux-Arts de Bordeaux, les artistes
femmes sont très exactement au nombre de 158 avec 289 œuvres, les artistes hommes au nombre de
1 700 avec 6 971 œuvres (978 étant des œuvres d’artistes anonymes). Elles représentent 8,5%du
nombre d’artistes et 3,5% des œuvres, ce qui positionne la collection bordelaise légèrement au-dessus
de la moyenne nationale.
Le public peut contempler les œuvres réunies par grands sujets et genres mixant les formats, les
techniques et les siècles : la peinture d'histoire, le portrait, l’enfance, le nu, la nature morte, le paysage,
les fleurs, le genre animalier et l’abstraction.
Artistes présentées dans la salle des Actualités et les deux ailes du musée (par ordre
alphabétique) : George Achille-Fould, Jeanne Amen, Marie Annaly, Virginie Barré, Germaine BaudeCouillaud,
Anna Baudry, Mildred Bendall, Laura Bernasconi, Marie Bertgoudal, Ruth Bess, Henriette
Boichard, Rosa Bonheur, Juliette Bonheur-Peyrol, Denise Bonvallet-Philippon, Riva Boren, Christine
Boumeester, Henriette Bounin, Odette Boyer-Chantoiseau, Jagoda Buić, Victoire-Elisabeth Calcagni,
Marguerite Callet-Carcano, Jacqueline Cantenat, Elisabeth de Cardenal, Mary Cassatt, Geneviève
Chapront, Denise Colomb, Simone Colombier, Amélie Delacoste, Madame Desperrières, Fatoumata
Diabaté, Clémentine-Hélène Dufau, Paulette Expert, P. Faure Laubarède, Domenica Festa-Monvoisin,
Sophie Tavel-Feytaud, Lavinia Fontana, Anny Fourtina, Julie Galian, Laure Garcin, Anne Garde,
Marguerite Gérard, Marie-Eléonore Godefroid, Marie-Madeleine Goldie, Alice Halicka, Marie Antoinette
Hamm, Hortense Haudebourt-Lescot, Camille Henrot, Louise Hervieu, Nélie Jacquemart, Berthe de la
Baume, Germaine Lacaze, Madeleine-Aimée Lacour, Marie Méloé Lafon-Marsaud, Henriette Lambert,
Marcelle Larrieu, Marie Laurencin, Louise Le Vavasseur, Azalaïs Lefèvre Deumier, Marianne Loir,
Jeanne Lot-Eyquem, Suzanne Martin, Armande Marty, May Maxwell, Thérèse Mazet-Augarde, Céleste
Mingaud, Clémence Molliet, Jane de Montchenu-Lavirotte, Berthe Morisot, Gabrielle Marie Niel, Nelly
Paté, Isabelle Perrin, Louise Potié, Yvonne Préveraud de Sonneville, Marie Thélika Rideau-Paulet,
Colette Rodde, Suzanne Runacher, Barbara Schrœder, Isabelle Sprenger-Sébilleau, Maria Simon,
Ernestine Sirine-Real, Anna Staritzky, Anne Vallayer-Coster, Yvonne Vony, Maria Wagner.
Depuis le mois de juillet 2022, vous pouvez découvrir en avant-première de l’exposition trois
œuvres contemporaines de Virginie Barré, Camille Henrot et Jagoda Buić, au gré de votre déambulation
au sein des collections permanentes dans l’aile Lacour présentant les collections anciennes. Les deux
premières dialoguent avec des œuvres du XVIe et du XVIIIe siècle, Lavinia Fontana et Marianne Loir,
accrochées de manière permanente sur les cimaises.

Commissariat :
Sylvaine Lestable, responsable du cabinet d’Art graphique, cheffe du service de gestion des Collections
et de production des Expositions, musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

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