L’alibi de la cueillette des plantes sauvages par C.Franck

Cet article a été publié le par picturaldream.

"Je pars souvent, le nez au vent,..."


L’alibi de la cueillette des plantes sauvages

Je pars souvent, le nez au vent, en visant le soleil sur le plateau,
pour me retrouver dans un sous bois au parfum de champignon,
avec le craquement des feuilles pour compagnie.

Parfois, une trouée lumineuse indique une lisière proche.
Je quitte souvent le chemin pour monter à travers la butte,
pour le plaisir de l’effort, pour sentir mon cœur battre,
et atteindre le moment où ma jambe fléchit. Je ralentis, je ne m’arrête que très peu,
ne jamais casser l’effort d’un coup, ralentir son rythme seulement, expirer à fond,
il faut penser à ce que l’on fait quand on marche ainsi vers le sommet.

En réalité, je suis comme un chien fou qui cherche sans savoir quoi,
fou de désirs divers qu’il ne sait pas nommer, attiré par des odeurs, des bruits, des traces.
Et rien ne se passe au niveau de la raison,
à part la conscience d’avoir un corps qui peut bouger, et de le vivre comme un privilège.

Quelqu’un qui me suivrait me prendrait pour cet animal libre qui suit, la truffe au vent,
une vieille piste d’un gibier passé depuis longtemps.
Je suis en réalité comme lui, un creuset à sensations, elles me font une musique.

Et puis ma raison me rattrape.
Voici la berce spongyle et le chardon Marie qui est si doux au gout quand il est cueilli jeune.
En bas du coteau, là où l’humidité résiste toute la journée, je découvre le mouron des oiseaux.
C’est la première fois que je vais le cuisiner, je suis ravie.

Alors oui, la collecte des plantes à cuisiner me permet de rendre à cette balade un objectif.
Avoir un projet concret, stopper ces divagations aléatoires le long des coteaux,
c’est donner un alibi à ces sorties, mais c’est aussi retrouver le sens commun.
Marcher m’est utile ;
je vais puiser dans la nature de quoi faire ma soupe de ce soir, assaisonner mon confit de tomates.
L'asperge sauvage, les feuilles de géranium et ses fleurs se mangent.
Le pourpier, l’alliaire, la feuille de mauve, la mâche sauvage et les rosettes de pâquerette se mangent,
la chicorée sauvage dont les feuilles ressemblent à celles du pissenlit se mangent,
les feuilles de violettes se mangent en salade.
La reine des prés, et le gaillet surnommé gratte gratte...se mangent, se mangent...

Je suis l' ogre des plantes comestibles... jusqu'au moment où mon mari me dit:
"Les légumes, qui sont issus de sélections de plantes sauvages,
ça a tout de même plus de gout !"

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